vendredi 24 août 2012

La Danse de la méduse


Aujourd'hui je vais aborder un jour d'été que certaines de vous (beaucoup ?) ont sans doute déjà vécu : le premier pied posé sur la plage... en maillot de bain. Le moment que beaucoup d'entre nous redoutent. Après avoir passé un hiver bien emmitouflé de la tête aux pieds, notre corps dévoile enfin ses petites imperfections qui se sont accentuées. Normal, on a pris un an de plus et on n'a pas eu le temps de prendre soin de soi : le travail, les enfants, la fatigue et tout le reste...
Bref, nous voilà, avec ma copine Scarlett qui fait la même taille de maillot de bain que moi, affublées de nos paréos pour cacher le bas, prêtes à expérimenter pour la première fois de l'année "la danse de la méduse".
Je m'explique. La méduse lorsqu'elle est dans son élément naturel liquide évolue avec grâce dans les eaux chaudes. Mais lorsqu'on la retrouve inanimée échouée sur la plage, on découvre que son corps est mou et gélifié. Il suffit de la toucher du pied pour constater que le balancement flasque, gélatineux et  mou du prédateur rappelle étrangement celui... de mon arrière train !

J'avance d'un pas peu rassuré, pas trop vite pour ne pas risquer de dévoiler trop rapidement aux maîtres nageurs sauveteurs devant lesquels nous passons, mon surplus de cellulite accumulé ces derniers mois. J'ai l'impression que tous les regards sont braqués sur moi. En même temps, sur ces plages de Normandie, il existe un nombre interminable de cabines bien rangées les unes à côté des autres qui donnent à leurs heureux propriétaires un spectacle inestimable : un défilé de vacanciers en maillot de bain. Il y en a pour tous les goûts et toutes les formes.

Nous décidons de nous lancer dignement sur le podium, feintant la discussion sérieuse.
Et là, je la sens progressivement : la danse de la méduse commence à m'envahir. Je lance ma jambe droite et la fesse opposée se met à vaciller. Elle s'élance sur le côté extérieur dans un ralenti à peine perceptible, puis vient se heurter accidentellement sur la fesse droite alors que j'avance ma jambe gauche. L'horreur ! Je sens alors toute mon armure celluliteuse, accumulée généreusement en peu de temps, se rebeller outrageusement. Mon "inflammation du tissu sous-cutané" n'en fait désormais qu'à sa tête. Pire encore, mon entre-cuisse joue aussi des castagnettes, beaucoup plus qu'avant mais alors beaucoup, beaucoup plus.

Je prends alors la main de ma fille et je décide de jouer la carte "ben oui je suis mère, j'ai 42 ans, je suis ronde et je vous emmerde". Finalement, personne ne me regardait, mais l'expérience m'a fait longuement réfléchir : "comment allais-je faire lorsque j'irais retrouver les plages de la côté landaise que je connais si bien et les copains surfers ?

Un détail sans doute. Il y a bien plus grave dans le monde, me direz-vous ! J'en conviens. Mais je venais d'assister à la décadence de ma jeunesse et à mon enterrement de ma vie de "jeune femme" en toute impuissance. Et ça, ça s'appelle un bon coup de vieux.

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